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Archives 04/2019

Vendredi 1 Mars 2019 : Causerie sur "L'Agrobiologie : partage d'expérience" par Laurent Trouillet, jardinier amateur et Denis Choron, expérimentateur.

2019_Agroecologie2.JPG

Nous étions 61 personnes pour cette soirée sur l’agrobiologie, passionnées de tous poils, fins techniciens et amateurs, tous curieux d’échanger sur ce thème passionnant.

Deux intervenants s'étaient mobilisés pour nous présenter deux volets complémentaires de la démarche agrobiologique : la permaculture et la biodynamie.

A la demande explicite des intervenants, cette soirée s’est déroulée en interaction avec le public, avec des questions-réponses, des réflexions personnelles, des cas particuliers exposés…

2019_Agroecologie1.JPGLaurent Trouillet a ouvert la causerie en évoquant les étapes successives de sa progression personnelle sur le chemin de l’agroécologie.

Son principe premier : le respect du lieu. Ne pas être destructeur. Cela passe par une longue phase d’observation, sur au moins une année.

Apprendre à comprendre son jardin, à savoir transiger avec ce qu’il est, renoncer parfois à son idéal d’absolu, pour enfin créer une harmonie. Quelques exemples concrets :

Si une terre est pauvre, il faut savoir accepter d’acheter du terreau de semis...sans le vivre comme une défaite !

Face à un terrain sans eau : savoir s’adapter en le couvrant (paillage), plutôt qu’en arrosant abondamment. Laurent est un grand fan du paillage et de ses vertus protectrices.

La perfection n’est pas une obligation, il faut savoir mixer les types d’agriculture et tâcher de s’améliorer progressivement.

En ce qui concerne les buttes, sujet qui a été souvent évoqué, Laurent  nous explique l’importance de la diversité des matériaux utilisés : d'une part ceux à décomposition lente, à mettre au fond et, d'autre part, ceux à décomposition plus rapide, sur le dessus. Et bien sûr, rajouter de la paille, en couverture. C’est cette stratification qui va permettre un rendement sur plusieurs années, la butte arrivant à maturité au bout de trois ans seulement.

C’est ici la grande différence avec les "lasagnes" : faites de matériaux se décomposant vite, ses résultats sont fulgurants mais brefs. Attention donc à tout ce qui pousse tranquillement.

Le choix des cultures est aussi important : il faut savoir trouver ce qui correspond à votre jardin. Patience et observation, encore et toujours.

Exemple : les tomates :  elles seront d'autant plus adaptées à leur environnement si, d'année en année, on récupère soi-même les graines pour les prochains semis, en sélectionnant chaque fois les graines des pieds qui ont le mieux réussi dans son propre jardoin.

La Maison de la Semence de la Loire, dont la vocation est de promouvoir la conservation des espèces locales de graines, peut apporter sur ce point une aide précieuse à chacun (Tel 04 77 97 51 01. Email : maisondelasemence42 ). Présente ce soir, Marie-Claude COURBON, qui est la représentante locale de cette association, en explique les principes et le fonctionnement.

Ne pas arrosez systématiquement les tomates , car elles deviennent alors dépendantes de l’eau qu’on leur apporte, alors que, sur une butte bien faite, elles peuvent passer l’été sans arrosage.

Ont ensuite été abordés les thèmes des maladies et des envahisseurs. En prônant bien évidement les associations bienfaitrices de plantes au sein des jardins potagers,  Laurent met aussi en avant la générosité nécessaire au jardin : « sachez partager ! Nourrissez vos limaces et acceptez de laisser une partie de vos récoltes aux autres créatures de votre terrain. Elles laisseront votre part tranquille, et après tout, ce sont elles qui y créent la vie ! »

Laurent Trouillet termine son intervention par un dernier conseil : « faites venir des enfants dans votre jardin, du rire, des amis. Ainsi se créera "la belle énergie" dont tout jardin a besoin pour s’épanouir ! »

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Denis Choron nous présente ensuite la biodynamie qu’il pratique depuis longtemps.

Formé à l’école de Beaujeu, Denis est membre de l’association pour le développement et la pratique de l’agriculture biodynamique en Rhône-Alpes.

Cette technique a été mise au point par Rudolf Steiner grâce à une longue observation de son environnement, et permet la mise en relation entre les plantes et les planètes, grâce à des préparations dynamisantes. Elle a ensuite été reprise dans le monde entier, notamment par Maria Thun aux USA.

Le principe de la biodynamie consiste à mélanger quelques grammes de préparation dans de l’eau, pour la "dynamiser". Cette eau ainsi enrichie servira ensuite à dynamiser l'ensemble du jardin.

Cette technique présente des apparentements avec l’homéopathie.

Les préparations sont faites à base d’ingrédients mis dans une corne de vache que l’on va d'abord enterrer, puis déterrer au bout de six mois, pour récupérer les "préparats", c’est-à-dire ce qui reste dans la corne.

On en verse alors quelques grammes dans de l’eau (saine !) et l’on mélange en tournant 30 mn dans un sens, puis 30 mn dans l’autre sens. C'est la "dynamisation". Dans l’action, un "vortex" se forme que l’on casse en changeant de sens.  Un élément important de ce processus est l’intention que l’on y met. Cette eau "dynamisée" sera ensuite dispersée sur la surface cultivée.

La toute première préparation (N° 500) est appliquée au fumier.  Elle est préparée avec de la bouse de vache. Viennent ensuite la "501" pour apporter de la silice, la 502 et bien d’autres...

Ces préparations contiennent souvent des produits animaux, tels que des vessies de cerf ou des mésentères de vache, mais aussi des végétaux : valériane, camomille, écorces de chêne…

Certains dans l’assemblée s’émeuvent de l’utilisation de parties animales dans ces recettes. Cependant, de tout temps, nous rappelle Denis, les paysans en ont fait usage, comme le sang de bœuf séché ou les os.

On peut faire ses préparats soi-même. L’association régionale de biodynamie et le "Mouvement de l’Agriculture Biodynamique de Colmar" peuvent également être sollicités, notamment pour les fournitures nécessaires, comme les cornes de vache. Le label de la biodynamie est "Demeter".

L’agriculture biodynamique et l’agriculture biologique sont différentes mais compatibles. Pour Denis, un jardin biodynamisé est cependant incomparable !

C’est ainsi que s’est conclue cette causerie foisonnante. Les échanges informels se sont ensuite poursuivis longuement, en petit groupe, enrichissant encore plus encore cette belle soirée.

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Publié le 17/04/2019 ~ 14:32  Haut

Samedi 23 mars 2019: Sortie sur le thème de l'eau sur le plateau de Saint-Genest-Malifaux accompagnée par Marcel MIRIBEL et Jean-Claude DAVID, membres de l'Association des Guides Animateurs du Parc du Pilat.

source dite de "la Font-Ria"C'est sous un soleil resplendissant et dans de magnifiques paysages que 22 personnes dont 3 enfants, accompagnées de deux guides Marcel et Jean-Claude, ont découvert trois sites témoignant de l'importance de l'eau dans le Massif du Pilat et plus particulièrement dans le secteur de St Genest Malifaux.

  • Après une courte marche, nous avons découvert, au cœur du bois Farost, la source de la rivière le Cotatay, source dite de "la Font-Ria", un site réellement magique : la source est entourée de grosses pierres portant des inscriptions à première vue assez mystérieuses. Notre guide Marcel nous a éclairé sur ces inscriptions. Ces pierres datent de 1630, époque où le site a été occupé par des pestiférés chassés des villages. Ces pierres avaient été éparpillées ; elles ont été retrouvées et réinstallées en bon ordre en 1970-1971 par des passionnés de la Société d'Histoire de St Genest Malifaux. Ces écritures sont en fait la retranscription sur la pierre d'un poème de Louis Jacquemin, poète local du début du 17ème siècle. Ce poème laisse entendre qu'il existait une autre source intermittente en aval. Lors des travaux effectués en 1970, des restes d'amphores et de céramiques gallo-romaines ont également été retrouvés, ainsi que des centaines d'éclats de silex qui ont été datés du début des temps néolithiques. Ainsi, en découvrant la source du Cotatay, nous avons aussi fréquenté un site préhistorique du Pilat.
  • Les voitures nous ont conduits ensuite au lieu dit "La Scie de la Roue", ancien site hydraulique qui existait déjà en 1390.

Un lieu exceptionnel nous y attendait, où l'eau arrive de toute part. La rivière Semène, encore très proche de sa source, reçoit à cet endroit les eaux de trois autres ruisseaux dont la petite Semène.

Une dérivation partielle de la Semène par un bief passant au-dessus de la rivière grâce à un petit pont-canal alimente un réservoir quelques centaines de mètres plus loin au lieu-dit "Pillot" . En effet, vu le faible débit de la Semène à cette altitude, de vastes bassins ont dû être construits pour stocker l'eau et utiliser la chute afin de produire de l'énergie. Ainsi, c'est grâce à l'électricité produite par les deux turbines hydrauliques de l'usine de Pillot que le village de Saint-Genest-Malifaux a pu être électrifié dès la fin du XIXème siècle. Comme le signale une plaque fixée sur place, c'est dans les années 1880 qu'a été construit ce petit pont canal sous la forme d'une arche métallique, constituant aujourd'hui un véritable élément du patrimoine local, réhabilité au début des années 2000.

Une balade à pied nous a permis de suivre le tracé du bief jusqu'au hameau de Pillot, où nos guides Marcel et Jean-Claude nous ont présenté l'importance de l'énergie hydraulique dans ce secteur du Pilat : les sites hydrauliques étaient en effet très nombreux sur la partie amont de la Semène (commune de St Genest Malifaux), 29 ont été dénombrés en 1837, dont 16 "scies (ou scieries)", 12 moulins à grains. Les moulins à grains ont disparu dans la seconde moitié du 19ème siècle pour être remplacés par des moulinages et des tourneries. Sur le site de Pillot, une tournerie a fonctionné jusqu'en 2000.

Ce site garde aussi les traces d'une ancienne cheminée industrielle, témoin de l'introduction de l'énergie vapeur actionnée par la combustion du charbon. Cette évolution historique, commune à de nombreux sites hydrauliques du Pilat à partir des années 1860 - 1880, répondait à la nécessité de disposer d'un approvisionnement énergétique en continu, ce que ne permettait pas toujours l'énergie hydraulique. Nous avons ensuite longé en partie la Semène pour regagner la "Scie de la Roue". Paysages superbes...

  • Dernière étape de notre après-midi : le barrage du Sapt, de son vrai nom barrage des Plats .

Pour rejoindre le mur du barrage, nos guides nous ont fait emprunter un très beau sentier en forêt, un peu pentu sur la fin du parcours !! Ce barrage qui barre, du haut de ses 18m, la Semène en aval de St Genest Malifaux a été construit en 1959 pour alimenter en eaux la ville de Firminy. Des travaux importants pour renforcer le mur viennent d'être réalisés, et le barrage a été remis en eau en 2015.

Un grand merci à Marcel et Jean-Claude pour ce bel après-midi.

Pour plus d'informations :

  • sur le site de la Font Ria et les barrages du Haut Pilat: N°15 de la Revue de la Société d'Histoire de St Genest Malifaux
  • sur les scies et moulins de la Semène à St Genest Malifaux : N° 17 et 25 de la revue citée ci-dessus

Publié le 09/04/2019 ~ 08:54  Haut