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Causerie : " Le hérisson : comment le connaître et l’accueillir au jardin " du vendredi 2 février 2024
avec Louis Granier président de la LPO Drôme-Ardèche et vice-président de la LPO AURA.

Bonjour les colibris

Cette causerie avait déjà été proposée en septembre dernier mais n’avait pas rencontré le succès qu’elle méritait : trop tôt dans la saison, jour et horaires mal choisis… Nous avons donc décidé de lui donner une deuxième chance et nous avons bien fait car ce sont 25 personnes qui sont venus écouter Louis Granier, Président de la Délégation Drôme-Ardèche de la LPO et Vice-Président de la LPO AURA entre autres, nous présenter le hérisson d’Europe. Une causerie complète pour tout savoir sur ce petit animal bien mal connu, découvrir ses capacités insoupçonnées, reconnaître les dangers qui le menacent et pour, chez-soi, lui proposer un environnement favorable.

La soirée s’est poursuivie autour d’un verre de jus de pomme, pour un temps amical de détente et d’échanges.

Herisson1759027_1280.jpg


1- La biologie du hérisson :
 Le hérisson est un mammifère nocturne. Il se reproduit d’avril à septembre et hiberne d’octobre à mars. Il mesure de 18 à 32 cm de long et jusqu’à 15 cm de haut, et peut peser de 0.4 à 1,5 kg . Son corps est recouvert de piquants défensifs sur le dos (5000 à 7000 à l’âge adulte) et de poils sur le reste du corps.
Tout le monde connait son aptitude à se mettre en boule pour se protéger des prédateurs. Ses pattes sont armées de griffes et il possède une petite queue.
Animal bruyant, le hérisson grogne… comme un cochon ! Les britanniques l’appellent d’ailleurs hedgehog, le « cochon des haies ».
On le trouve dans toute l’Europe (hérisson d'Europe, Erinaceus europaeus), en Asie et en Afrique, jusqu’à 1200m d’altitude.
Pour son habitat, il cherche des abris couverts, comme ceux fournis par les haies, les buissons et les arbustes, plutôt que les forêts épaisses. Il apprécie également les tas de feuilles et de branchages. Les populations sont en chute dans les campagnes mais moins impactées en ville. C’est ainsi qu’on le retrouve très facilement dans les jardins de banlieue.
 
Sens : sa vue, très mauvaise, est compensée par un odorat et une ouïe aiguisés. Il peut entendre un ver de terre bouger sous un tas de feuilles !
Sa longévité est de 4 à 8 ans mais il arrive rarement à mourir de vieillesse.
Mode de vie :
Le hérisson est un nocturne solitaire, même s’il peut partager des zones d’habitat avec d’autres de ses
congénères. Il se cache dans la journée dans un gîte aménagé avec des feuilles, sous un arbre ou un
buisson et sort la nuit chasser. Son territoire est vaste, de 2 à 3 hectares, et il parcourt chaque nuit 3 à 4
km à la recherche de nourriture. Il passe le reste de la journée dans son nid, soit près de 75% de son temps.
Omnivore, il aime particulièrement les vers, escargots et limaces, insectes en tout genre, fruits, champignons mais peut aussi manger des serpents et des batraciens. Il est également charognard par défaut et ne dédaigne pas les carcasses trouvées en chemin s’il n’a pas mieux à se mettre sous la dent.
Lors de ses déplacements, il suit toujours les lignes de haies, les lisières de forêts, les bordures des près arborés.
 Cycle de vie annuel :
Durant l’automne, le hérisson prépare son hibernation. Il mange en abondance pour préparer des réserves de graisse et se cherche un endroit bien abrité du vent et de la pluie, sous un arbre, un buisson, des ronces. Il y fait alors son nid qu’il garnit de feuilles mortes, d’herbe et de brindilles (voire de papier ou de
plastique en ville). Il peut également creuser un terrier. Le hérisson hiberne dès que les températures descendent sous les 10°C. Il rentre alors à l’abri, se roule en boule et s’endort d’un sommeil profond. Sa température corporelle chute alors de 35.1°C à environ 4 °C.
En avril vient le réveil. Le hérisson a perdu 30% de son poids, ce qui modifie sa silhouette et son allure générale. C’est ce qui a longtemps fait penser qu’il existait deux espèces de hérisson en Europe : un hérisson rond au museau rebondi, et un mince au museau allongé alors qu’il s’agissait probablement de hérissons avant hibernation, et donc gras, et de hérissons après hibernation, amaigris.
Commence alors la saison de l’accouplement, qui dure jusqu’à septembre.
Les hérissons ne forment pas de couple stable.
La femelle hérisson peut avoir jusqu’à deux portées dans la saison et 4 à 7 petits à la fois. Elle les allaite puis leur apprend à chasser dès 4 semaines. Les choupissons quittent le nid vers 2 mois / 2 mois et demi.
Malheureusement, 60 à 70% d’entre eux mourront avant d’atteindre l’âge d’1 an.
Le hérisson atteint la maturité sexuelle entre 9 et 12 mois pour les femelles et peut être plus tardive pour les mâles.


2-Une vie ponctuée de menaces et de solutions.
Le hérisson est un animal sauvage intégralement protégé : il est interdit de le capturer, de le transporter, de le commercialiser ou de le garder chez soi, même pour le soigner ; il ne s’apprivoise pas ! Il est également interdit de détenir sa peau, ses aiguilles, son squelette et de le détruire, vivant ou mort.
Malgré une longévité pouvant dépasser les 8 ans, son espérance de vie est de moins de 2 ans.
Ses prédateurs naturels sont les blaireaux, les renards, les hiboux grands-ducs et les chiens.
Mais il est victime de nombreux autres dangers :
- les granulés anti-limaces qui détruisent ses ressources et qu’il mange
- les pesticides utilisés en agriculture
-les routes où il se fait écraser (1er cause de décès)
-la fragmentation de son habitat et notamment les ruptures dans les linéaires des haies, le cloisonnement hermétique des jardins contemporains, la disparition des bocages
-les feux des tas de feuilles où il gîte (de toute façon interdits) et les coups de fourche.
- les piscines et bassins où, incapable d’en sortir, il se noie. En effet le hérisson aime beaucoup se baigner.
-les tondeuses et autres roto-fil, qui lui infligent des blessures potentiellement mortelles
-les chiens
-les déchets et aménagements humains dans lesquels il reste coincé : tuyaux, canalisations, boites de conserve, grillages…
Il est considéré comme un animal commun, même si l’espèce est en grande diminution. Pour exemple, au Royaume-Uni et en Allemagne, des études ont confirmé un déclin drastique de la population de hérissons. Une perte de 97% depuis 1950, et une population au moins diminuée de moitié depuis les années 2000 au Royaume-Uni.


3-Comment faire pour aider les hérissons ?
-Que faire si je trouve un hérisson ?
S’il est vif et se met rapidement en boule, la situation est normale. Il ne faut rien faire du tout et ne pas le toucher.
S’il est mou, lent, immobile depuis plus d’une journée, si vous l’observez en plein jour, si c’est un jeune esseulé plus de 24 à 48h, si c’est un bébé encore rose ou qu’il fait moins de 20 cm, s’il est couvert de mouches et de larves, la situation est anormale.
Il faut alors intervenir et le mettre en sécurité en attendant de le confier à un centre de soins de la faune sauvage agréé. Pensez à mettre des gants pour vous protéger des piqures dues aux aiguilles et des parasites qui pullulent sur ces animaux. Installez-le dans un carton, avec des trous pour l’aération, sur un tissu polaire ou éponge et mettez-le au calme, dans une pièce sombre pour le déstresser. Ne pas lui donner à boire ou à manger.
Pour rappel, il est strictement interdit de garder un animal sauvage chez soi, même pour le soigner.
-Les bonnes conduites au jardin :
Il est préférable de ne pas nourrir les hérissons mais vous pouvez leur proposer une gamelle d’eau. Pour permettre leurs allées et venues hors du jardin, il faut veiller à ouvrir des passages assez larges dans les grillages (afin qu’ils ne restent pas coincés : 15X15 cm mini).
Vous pouvez aménager votre jardin pour favoriser la vie sauvage : espaces enherbés, abris ((tas de feuilles, tuile retournée etc.), potager, compost, gîtes, etc. Bref, créer un milieu riche de vie pour favoriser leurs proies.
On peut également leur construire un gîte artificiel, constitué d’une caisse en bois avec un long tunnel d’accès. Ce gîte peut être posé tel quel ou caché sous des branchages. L’entrée doit être orientée sud-est, à l’abri des vents dominants.
Si vous avez à déplacer ou éliminer un tas de feuilles ou de bois, faites-le avec précaution en laissant le temps au hérisson de fuir et évitez absolument de le faire entre novembre et avril, période d’hibernation du hérisson. Il serait obligé de faire remonter sa température et donc de dépenser une énergie considérable
qui risque de lui manquer en fin d’hibernation.


4- La répartition des hérissons dans la région AURA :
Il est présent partout surtout en milieu urbain et péri-urbain où il trouve plus facilement sa nourriture, sauf en montagne au-dessus de 1200 mètres, avec une plus forte concentration dans la vallée du Rhône et une presque absence en Drôme méridionale.
En France, avant 2020 il n’existait pas de recensement spécifique au hérisson. Maintenant, des bases de données sont alimentées par des naturalistes amateurs ou professionnels mais pas forcément toutes exploitées. A signaler « l’Opération hérisson » de France Nature Environnement ou la « Mission hérisson »
de la Ligue de Protection des Oiseaux.

Publié le 05/02/2024 ~ 20:47  Haut
Foire Bio  -  par Vanessa

Stand Colibri à la Foire Bio du Pilat.

Pélussin, le dimanche 8 octobre 2023

7ème Foire Bio du Pilat et 7ème stand Colibri pour cet évènement annuel organisé par Vent de Bio.

Ce rdv des amoureux de la nature est  un lieu idéal de rencontre pour parler protection de l’environnement, alerter sur les menaces subies par la faune et la flore et promouvoir le partage des connaissances pour mieux appréhender la réalité écologique telle qu’elle est.

Sur notre joli stand décoré de nos constructions en bois et  des photos de nos activités, nous avons eu un franc succès avec 115 visiteurs ! Nous y proposions discussions, jeux pour enfants avec « la Ronde des légumes », vente de graines de tournesol, de nichoirs et de mangeoires,  et développions notre programme de cette saison. Nombreux sont ceux et celles qui en ont profité pour adhérer à notre association, s’inscrire à notre newsletter ou encore nous suggérer des idées de sorties, animations, causeries,  lecture...

Toute l’équipe du Colibri remercie chaleureusement Patrice R. pour son aide à l’installation et au démontage du stand, Martine D, qui a récupéré pour nous  les graines de tournesol et Jean-Luc J. pour le transport de notre volumineux matériel. Votre aide précieuse nous a enlevé une belle épine du pied cette année encore !

La météo de cette journée d’octobre incroyablement chaude et ensoleillée, si elle a participé à la réussite de cet évènement, nous rappelle clairement  que le changement climatique est bien là et qu’il est urgent d’agir, de réagir et de se mobiliser.

Vanessa

Publié le 16/10/2023 ~ 21:18  Haut


Causerie « Le hérisson : comment le connaître et l’accueillir au jardin "
avec Louis Granier
samedi 16 septembre 2023 de 14h30 à 16h
Cette causerie s’est déroulée de manière exceptionnelle un samedi après-midi.
Louis Granier est président de la LPO Drôme-Ardèche et vice-président de la LPO AURA.


1- La biologie du hérisson :
 Le hérisson est un mammifère nocturne. Il se reproduit d’avril à septembre et hiberne d’octobre à mars.Il mesure de 18 à 32 cm de long et jusqu’à 15 cm de haut, et peut peser de 0.4 à 1,5 kg . Son corps est recouvert de piquants défensifs sur le dos (5000 à 7000 à l’âge adulte) et de poils sur le reste du corps.
Tout le monde connait son aptitude à se mettre en boule pour se protéger des prédateurs. Ses pattes sont armées de griffes et il possède une petite queue.
Animal bruyant, le hérisson grogne… comme un cochon ! Les britanniques l’appellent d’ailleurs hedgehog, le « cochon des haies ».
On le trouve dans toute l’Europe (hérisson d'Europe, Erinaceus europaeus), en Asie et en Afrique, jusqu’à 1200m d’altitude.
Pour son habitat, il cherche des abris couverts, comme ceux fournis par les haies, les buissons et les arbustes, plutôt que les forêts épaisses. Il apprécie également les tas de feuilles et de branchages. Les populations sont en chute dans les campagnes mais moins impactées en ville. C’est ainsi qu’on le retrouve très facilement dans les jardins de banlieue.
 
Sens : sa vue, très mauvaise, est compensée par un odorat et une ouïe aiguisés. Il peut entendre un ver de terre bouger sous un tas de feuilles !
Sa longévité est de 4 à 8 ans mais il arrive rarement à mourir de vieillesse.
Mode de vie :
Le hérisson est un nocturne solitaire, même s’il peut partager des zones d’habitat avec d’autres de ses
congénères. Il se cache dans la journée dans un gîte aménagé avec des feuilles, sous un arbre ou un
buisson et sort la nuit chasser. Son territoire est vaste, de 2 à 3 hectares, et il parcourt chaque nuit 3 à 4
km à la recherche de nourriture. Il passe le reste de la journée dans son nid, soit près de 75% de son temps.
Omnivore, il aime particulièrement les vers, escargots et limaces, insectes en tout genre, fruits, champignons mais peut aussi manger des serpents et des batraciens. Il est également charognard par défaut et ne dédaigne pas les carcasses trouvées en chemin s’il n’a pas mieux à se mettre sous la dent.
Lors de ses déplacements, il suit toujours les lignes de haies, les lisières de forêts, les bordures des près arborés.
Cycle de vie annuel :
Durant l’automne, le hérisson prépare son hibernation. Il mange en abondance pour préparer des réserves de graisse et se cherche un endroit bien abrité du vent et de la pluie, sous un arbre, un buisson, des ronces. Il y fait alors son nid qu’il garnit de feuilles mortes, d’herbe et de brindilles (voire de papier ou de
plastique en ville). Il peut également creuser un terrier. Le hérisson hiberne dès que les températures descendent sous les 10°C. Il rentre alors à l’abri, se roule en boule et s’endort d’un sommeil profond. Sa température corporelle chute alors de 35.1°C à environ 4 °C.
En avril vient le réveil. Le hérisson a perdu 30% de son poids, ce qui modifie sa silhouette et son allure générale. C’est ce qui a longtemps fait penser qu’il existait deux espèces de hérisson en Europe : un hérisson rond au museau rebondi, et un mince au museau allongé alors qu’il s’agissait probablement de hérissons avant hibernation, et donc gras, et de hérissons après hibernation, amaigris.
Commence alors la saison de l’accouplement, qui dure jusqu’à septembre.
Les hérissons ne forment pas de couple stable.
La femelle hérisson peut avoir jusqu’à deux portées dans la saison et 4 à 7 petits à la fois. Elle les allaite puis leur apprend à chasser dès 4 semaines. Les choupissons quittent le nid vers 2 mois / 2 mois et demi.
Malheureusement, 60 à 70% d’entre eux mourront avant d’atteindre l’âge d’1 an.
Le hérisson atteint la maturité sexuelle entre 9 et 12 mois pour les femelles et peut être plus tardive pour les mâles.
2-Une vie ponctuée de menaces et de solutions.
Le hérisson est un animal sauvage intégralement protégé : il est interdit de le capturer, de le transporter, de le commercialiser ou de le garder chez soi, même pour le soigner ; il ne s’apprivoise pas ! Il est également interdit de détenir sa peau, ses aiguilles, son squelette et de le détruire, vivant ou mort.
Malgré une longévité pouvant dépasser les 8 ans, son espérance de vie est de moins de 2 ans.
Ses prédateurs naturels sont les blaireaux, les renards, les hiboux grands-ducs et les chiens.
Mais il est victime de nombreux autres dangers :
- les granulés anti-limaces qui détruisent ses ressources et qu’il mange
- les pesticides utilisés en agriculture
-les routes où il se fait écraser (1er cause de décès)
-la fragmentation de son habitat et notamment les ruptures dans les linéaires des haies, le cloisonnement hermétique des jardins contemporains, la disparition des bocages
-les feux des tas de feuilles où il gîte (de toute façon interdits) et les coups de fourche.
- les piscines et bassins où, incapable d’en sortir, il se noie. En effet le hérisson aime beaucoup se baigner.
-les tondeuses et autres roto-fil, qui lui infligent des blessures potentiellement mortelles
-les chiens
-les déchets et aménagements humains dans lesquels il reste coincé : tuyaux, canalisations, boites de conserve, grillages…
Il est considéré comme un animal commun, même si l’espèce est en grande diminution. Pour exemple, au Royaume-Uni et en Allemagne, des études ont confirmé un déclin drastique de la population de hérissons. Une perte de 97% depuis 1950, et une population au moins diminuée de moitié depuis les années 2000 au Royaume-Uni.
3-Comment faire pour aider les hérissons ?
-Que faire si je trouve un hérisson ?
S’il est vif et se met rapidement en boule, la situation est normale. Il ne faut rien faire du tout et ne pas le toucher.
S’il est mou, lent, immobile depuis plus d’une journée, si vous l’observez en plein jour, si c’est un jeune esseulé plus de 24 à 48h, si c’est un bébé encore rose ou qu’il fait moins de 20 cm, s’il est couvert de mouches et de larves, la situation est anormale.
Il faut alors intervenir et le mettre en sécurité en attendant de le confier à un centre de soins de la faune sauvage agréé. Pensez à mettre des gants pour vous protéger des piqures dues aux aiguilles et des parasites qui pullulent sur ces animaux. Installez-le dans un carton, avec des trous pour l’aération, sur un tissu polaire ou éponge et mettez-le au calme, dans une pièce sombre pour le déstresser. Ne pas lui donner à boire ou à manger.
Pour rappel, il est strictement interdit de garder un animal sauvage chez soi, même pour le soigner.
-Les bonnes conduites au jardin :
Il est préférable de ne pas nourrir les hérissons mais vous pouvez leur proposer une gamelle d’eau. Pour permettre leurs allées et venues hors du jardin, il faut veiller à ouvrir des passages assez larges dans les grillages (afin qu’ils ne restent pas coincés : 15X15 cm mini).
Vous pouvez aménager votre jardin pour favoriser la vie sauvage : espaces enherbés, abris ((tas de feuilles, tuile retournée etc.), potager, compost, gîtes, etc. Bref, créer un milieu riche de vie pour favoriser leurs proies.
On peut également leur construire un gîte artificiel, constitué d’une caisse en bois avec un long tunnel d’accès. Ce gîte peut être posé tel quel ou caché sous des branchages. L’entrée doit être orientée sud-est, à l’abri des vents dominants.
Si vous avez à déplacer ou éliminer un tas de feuilles ou de bois, faites-le avec précaution en laissant le temps au hérisson de fuir et évitez absolument de le faire entre novembre et avril, période d’hibernation du hérisson. Il serait obligé de faire remonter sa température et donc de dépenser une énergie considérable
qui risque de lui manquer en fin d’hibernation.
4- La répartition des hérissons dans la région AURA :
Il est présent partout surtout en milieu urbain et péri-urbain où il trouve plus facilement sa nourriture, sauf en montagne au-dessus de 1200 mètres, avec une plus forte concentration dans la vallée du Rhône et une presque absence en Drôme méridionale.
En France, avant 2020 il n’existait pas de recensement spécifique au hérisson. Maintenant, des bases de données sont alimentées par des naturalistes amateurs ou professionnels mais pas forcément toutes exploitées. A signaler « l’Opération hérisson » de France Nature Environnement ou la « Mission hérisson »
de la Ligue de Protection des Oiseaux.

Publié le 30/09/2023 ~ 21:13  Haut
Journée Chauve Souris  -  par saisie

Chauves-souris.jpg 

Journée spéciale chauves-souris : samedi 14 avril 2023

Compte-rendu

  1. Atelier « Gîte à chauve-souris » de 14h à 17h 

Ce samedi après-midi-là, le Colibri a proposé pour la première fois un atelier construction de gîtes pour accueillir nos amies les chauves-souris. Des Nichoir_chauve-souris.jpggîtes, oui, pas des nids, car ces constructions leur serviront de lieux de repos uniquement. Leur installation permet d’offrir à ces animaux des abris qu’ils ne trouvent plus dans nos bâtiments modernes, aux volets roulants et greniers bien clos. Avec des effectifs en forte chute dans toute la France, il n’est pas vain d’essayer d’aider ces animaux en difficulté.

Marc Bisson, notre chef d’atelier, nous a proposé un modèle simple à construire, un peu comme une boite aux lettres mais à l’envers. La chauve-souris s’y faufile par le bas par un mince espace entre deux planches et s’accroche tête en bas à de petites rainures faites préalablement.

Nous n’étions que 7 pour cet atelier, mais quelle efficacité ! En l’espace de deux heures, ce sont 13 gîtes qui ont été construits. Cinq ont été vendus dans la journée et cinq autres réservés pour un projet en maturation.

Les gîtes peuvent être installés sur un mur ou un arbre mais toujours en hauteur. L’orientation idéale est sud/sud-ouest.

Et bien sûr, n’oubliez pas d’y jeter un coup d’œil de temps en temps à l’aide d’une torche pour voir s’il est habité !

Nous remercions chaleureusement Jean-Luc, Carole, Didier et Marc pour le bois, le matériel et le temps qu’ils nous ont donnés pour pouvoir organiser cet atelier.

2-Causerie et sortie « Chiroptères du Pilat » animées par Christian Prat

La météo épouvantable de ce jour d’avril a malheureusement bousculé notre programme. En effet, qui dit fort vent dit pas de chauves-souris ! Ces animaux très légers ne peuvent résister aux fortes rafales et restent sagement à l’abri. La sortie a donc été annulée, ce qui nous a permis de prendre plus de temps pour la causerie et d’échanger longuement ensuite.

Christian Prat, avec son association Terre & Nature, s’occupe depuis 20 ans des comptages des chiroptères dans le Pilat : rhinolophes, pipistrelles, oreillards, murins et barbastelles sont les espèces qui y habitent.

Chacune a sa particularité. Quelques exemples :

-les rhinolophes, grands et petits, sont les seuls à dormir enveloppés dans leurs ailes. Ils vivent souvent dans les mines.

-les pipistrelles sont minuscules et pèsent seulement quelques grammes

-les oreillards portent bien leur nom : leurs oreilles sont démesurées.

Leur anatomie est très spécifique : cinq orteils à l’envers pour s’agripper même à une toute petite aspérité, un système d’accrochage passif, des ailes faites d’une membrane pleine de vaisseaux sanguins et tendues sur des doigts très longs (avec l’index et le majeur soudés à leur extrémité pour renforcer l’aile là où elle attaque l’air), un pouce comme une griffe…

Contrairement aux idées reçues, leurs yeux sont fonctionnels. Pour se déplacer sans se cogner, même dans le noir absolu, elles utilisent « l’écholocation », une émission de sons très rapides à des fréquences inaudibles pour l’homme, récupérés par leurs grandes oreilles et transformés en images.

Concernant leur alimentation, les espèces de chauves-souris françaises sont toutes insectivores. Elles mangent jusqu’à un tiers de leur poids par nuit. Chaque espèce a ses propres proies selon son poids et sa dentition.

Leurs canines très pointues leur servent à percer la carapace des insectes.

Animal nocturne, les chiroptères dorment la journée dans des lieux différents selon leur espèce. La pipistrelle se glisse sous les tuiles des toits, la barbastelle préfère l’abri des volets ou les fentes entre des poutres. On peut en trouver dans tous les interstices : joints de dilatation des immeubles, dans les fissures des ponts par exemple et bien sûr dans les caves, combles, grottes, tunnel… mais aussi dans les arbres, les forêts

En hiver, craignant le froid, certaines espèces migrent. D’autres hibernent jusqu’au printemps dans des lieux où la température reste supérieure à 0C°. Elles peuvent se réveiller pour de courtes périodes lors d’épisodes de redoux mais cela les fragilise beaucoup.

Les femelles mettent bas un unique petit par an, en été. Elles se regroupent alors en colonies de mise-bas où les mères s’entraident. Chaque nuit, un groupe se forme pour garder les petits trop lourds pour être emportés par leur mère lors de la chasse.

Les chauves-souris sont des animaux fragiles. Seuls 40% des petits survivent la première année.

La période d’hibernation les rend très vulnérables, surtout si elles sont dérangées (spéléo, comptage…).

Leur effectif, toutes espèces confondues, a baissé de 90% depuis la seconde guerre mondiale ! Avant, il y en avait des nuages !

Bien sûr, elles ont des prédateurs naturels : certains rapaces nocturnes et les chats. Mais ce sont surtout les agissements humains qui sont en cause.  Citons entre autres la destruction de leurs lieux de repos (isolation des habitations, fermeture des mines), les pratiques agricoles (monocultures et pesticides) responsables de la chute du nombre d’insectes, le trafic routier avec ses collisions inévitables, l’installation d’éoliennes qui provoquent chez les chiroptères des barotraumatismes mortels (les chiffres relevés sont terribles).

Aux vues de ces conditions, les chauves-souris  bénéficient d’une protection stricte. Il est interdit de les toucher, de les déplacer, de modifier leur environnement, de détruire leur gîte…

L’organisation de comptages permet d’évaluer l’évolution des populations et de leur habitat (travaux, aménagements, fermeture d’accès…). L’association Terre & Nature en effectue deux campagnes par an. En hiver en milieu sous-terrain et en été lors des sorties de colonies. Elle travaille également à la protection d’anciens ponts et tunnels et à la restauration d’anciennes mines.

Il est possible de participer en tant que bénévole aux comptages d’hiver à Burdignes et au Tracol en contactant l’association.

La pose de gîtes artificiels tend également à se développer car elle aide à lutter contre la disparition des lieux de repos de ces animaux.

Toute l’équipe du Colibri remercie sincèrement Christian Prat d’avoir accepté une nouvelle fois de faire cette longue route pour nous éclairer sur le monde des chiroptères.

Un grand merci également aux participants pour leur bonne humeur tout au long de cette journée malgré les aléas météo.

Publié le 13/09/2023 ~ 17:35  Haut
Causerie " les araignées  -  par saisie

CR Exposé « Les Araignées » par Pascal Dubois

Vendredi 7 Avril 2023  

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Les araignées sont souvent l’objet d’aversion, de peur ou même de véritables phobies alors qu’elles sont, sauf rares exceptions, parfaitement inoffensives et jamais agressives.

Pascal Dubois va essayer ce soir de nous les rendre sympathiques et dignes d’intérêt.

Certaines sont très esthétiques comme l’épeire fasciée ou diadème, l’araignée Napoléon…

D’après la mythologie, Arachnée, jeune Lydienne, osa défier Athéna dans l’art du tissage et fut transformée en araignée.

De son nom est tirée l’appellation « arachnides » pour ce groupe de l’embranchement des arthropodes qui comprend aussi les crustacés, les myriapodes (mille-pattes, scolopendres), les insectes, les acariens (dont les tiques).

Les arachnides englobent les araignées, les opilions,les scorpions, les pseudoscorpions.

Les araignées ont un corps en 2 parties : le céphalothorax qui porte les chélicères, les palpes,

8 yeux, et un abdomen plus mou. Les palpes et les pattes portent de nombreuses soies ou épines qui sont autant d’organes sensibles. Les opilions, qui ont la même apparence que les araignées, ont un corps en une seule partie et n’ont pas de venin.

L’abdomen contient les glandes à soie qui projettent au travers de filières une protéine se solidifiant instantanément au contact de l’air. Elles produisent différents types de soies, plus ou moins solides, certaines gluantes pour la capture des proies, essentiellement des insectes .

Les araignées grandissent en muant : l’ancienne cuticule se fend et le nouvel individu est particulièrement vulnérable pendant les quelques heures nécessaires au durcissement de son squelette externe.

La reproduction n’est pas une sinécure pour les mâles qui doivent déployer tout une gamme de stratagèmes pour approcher sans danger la belle : danses, musique en produisant des vibrations sur la toile, cadeaux sous forme d’une proie emballée dans la soie….

Le mâle possède au bout des palpes des bulbes copulateurs sur lesquels il dépose son sperme pour ensuite les mettre en contact avec l’épygine de la femelle. Leur affaire faite, ils est prudent de fuir au plus vite sous peine de servir de repas.

La femelle confectionne un cocon qui contiendra les œufs ; suivant les espèces, il sera fixé dans les herbes, sous une pierre, avec une coque isolante qui permettra de passer l’hiver sous forme d’œufs ou  de petits déjà éclos pour sortir au printemps. Les femelles de certaines espèces gardent ce cocon collé sur leur abdomen jusqu’à l’éclosion.

Les juvéniles, jusqu’à plusieurs centaines, se dispersent en grimpant sur un support et en produisant un fil de soie qu’un souffle d’air emportera au hasard. C’est ce qu’on appelle « les fils de la Vierge ».

Méthodes de chasse :

- les pièges ; il s’agit de toiles qui peuvent être géométriques, en nappe, en réseau ou en tube.

- l’affût : l’araignée attend une proie sur laquelle elle se jette. La tomise, qui peut changer de couleur, se tient sur les fleurs dont elle prend la couleur et capture les butineurs comme les abeilles qu’elle tue instantanément en les mordant à la nuque.

- à courre pour des espèces qui patrouillent et poursuivent leurs proies.

- à l’approche pour les araignées sauteuses qui, arrivées à bonne distance, bondissent sur l’insouciant qui n’a rien vu venir.

- à la glu, projetée par les crochets.

La consommation se fait en tuant d’abord la proie par le venin instillé par les chélicères, puis une enzyme provoque la liquéfaction des chairs et une digestion externe, les araignées ne possédant pas  de mandibules permettant de mastiquer.

Dangerosité (beaucoup de fantasmes à ce sujet) :

D’abord les araignées n’ont aucune raison de nous mordre. C’est un acte de prédation et non de défense comme c’est le cas des guêpes ou abeilles.

Ensuite, seules quelques plus grandes espèces auraient une envergure ou une force suffisante des chélicères pour percer la peau.

Aucune en France n’a un venin pouvant être dangereux, en aucun cas mortel.

On peut trouver, piégée dans l’évier ou la baignoire, une tégénaire d’aspect assez imposant, c’est une des plus grosses en France, mais elle est parfaitement inoffensive et peut être prise à la main sans danger.

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Prédateurs :

Comme tout ce qui vit, les araignées ont des prédateurs : principalement les oiseaux, lézards, musaraignes et certains hyménoptères qui en nourrissent leurs larves. Elles peuvent également être la proie d ‘autres araignées, même de leur propre espèce.

Leurs moyens de défense peuvent être le mimétisme (apparence de fourmis), un signal rouge sur le corps (ce qui, souvent dans la nature, signifie non comestible), une position de défense pour faire peur.

Environ 51 000 espèces ont été décrites dans le monde (il en reste beaucoup plus à décrire), environ 1700 en France et à peu près 600 dans la Loire.

Tout comme les insectes, les araignées subissent une importante baisse de densité.

Une étude en Hongrie donne un déclin de 45 à 60 %, même dans des zones sans traitements chimiques.

D’après l’Office français de la biodiversité, 10 % des espèces sont menacées.

L’étude des araignées commence par la recherche sous les pierres, par battage des arbustes, fauchage de la végétation avec un filet, tamisage de la litière dans la forêt.

La détermination nécessite une binoculaire ou microscope pour l’examen des organes génitaux, étape souvent indispensable pour séparer certaines espèces.

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans la connaissance, il existe des guides et des associations comme l’Association Française d’Arachnologie.

Nous sommes 45 à avoir suivi cet intéressant exposé qui, comme toujours se prolonge par des questions et le traditionnel verre de l’amitié.

Publié le 04/05/2023 ~ 21:26  Haut