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Atelier "Paillage"le 23/11/2019 - par Vanessa
Samedi 23 Nov 2019: Atelier "Paillage et Bienfaits" par Laurent TROUILLET.
C’est lors d’une journée pluvieuse et venteuse que nous nous sommes retrouvés à 10 chez Chantal Granottier et Pascal au Pont Jacquet pour en apprendre plus sur le paillage grâce à Laurent Trouillet.
Chaleureusement accueillis par Chantal et Pascal autour de tisanes et gâteaux maison, la rencontre a débuté par un tour de table avec présentation de chacun, de son expérience et de ses attentes.
Chantal et Pascal nous parlent de leur terrain qu’ils ont depuis moins d’un mois et de leurs envies: un potager oublié à réveiller, une nouvelle parcelle à créer, des arbres fruitiers à planter, sur un terrain où des affleurements rocailleux percent ici et là. Certains d’entre nous cherchent ici des conseils sur les matériaux, l’enrichissement et l’entretien du paillage ou encore à compléter leurs connaissances.
Laurent Trouillet a alors fait la synthèse de nos demandes, développé le principe de paillage, de ses apports au jardin et des principes pour bien le réussir.
1-Rôle du paillage :
-créer ou maintenir de la vie au sol en créant un « mulch », c’est-à-dire un sol riche, accueillant et productif
-maintenir l’humidité et limiter l’arrosage
-attirer des animaux : vers de terre, insectes de tout type
-mettre en bonne condition un terrain jamais utilisé
Un paillage réussi sur plusieurs années donne une terre noire, souple, meuble, rendant le bêchage inutile.
2-Sur le terrain :
La première zone à travailler est une parcelle autrefois exploitée puis délaissée depuis près de 10 ans. On peut quand même la repérer : la végétation y est différente, typique d’un sol qui a déjà été travaillé. Ici, il s’agit surtout de réveiller ce sol et d’accroitre l’épaisseur en terre riche. Nous y mettrons une épaisse couche de feuilles d’environ 10 cm d’épaisseur : ce sera notre couche de « vert », c’est-à-dire de végétaux riches en azote. Puis nous les recouvrirons de foin séché sur 30 à 40cm d’épaisseur.
Sur le deuxième terrain, jamais travaillé, le sol est compact et sec, couvert d’herbe. Ici, il faut le nourrir en profondeur pour y amener la vie, l’ameublir, le développer. Nous y avons déposé une couche de feuilles (le « vert ») d’une quinzaine de centimètres, puis une couche de carton ondulé, et enfin 30 à 40 cm de foin séché.
3-Les matériaux utilisables :
Paille et foin sont de plus en plus difficiles à trouver. On peut les remplacer en utilisant tout autre type de matériaux végétaux: feuilles, herbes, broyats, plus faciles d’accès. Cependant, qu’elle que soit la solution choisie, il faudra tout de même recouvrir l’ensemble d’une couche de foin ou de paille, les seuls matériaux à pouvoir être directement exposés au soleil.
-les feuilles : elles sont idéales pour le paillage, avec un rapport azote/carbone de 70 pour 30%. Elles se décomposent vite, nourrissant rapidement le sol. En plus, les vers de terre en sont très friands !Un seul inconvénient : il en faut beaucoup !
-l’herbe : si c’est possible, pensez à produire vous-même des herbes pouvant jouer ce rôle en semant dès l’automne du trèfle, de la consoude ou de la bourrache par exemple.
-les broyats : deux possibilités :
-issu de vieilles branches mortes de l’année. C’est une méthode lente car la décomposition des branches est longue et elle est régulière. Ce broyat apporte du carbone mais pas d’azote. Il faut donc ajoutant du « vert » en complément régulièrement. Rajouter chaque année environ 3 cm de broyat pour compenser la dégradation annuelle.
-le BRF, riche lui en azote. Il a un effet dopant sur le sol, avec une production qui explose mais qui a une durée limitée : certaines plantes peuvent alors souffrir de « la fin d’azote » si le sol n’est pas enrichi régulièrement. Le BRF se dégrade en 18 mois environ.
-le carton, composé de fibres végétales, il maintient l’humidité et accélère la dégradation des végétaux.
Le paillage idéal doit avoir une épaisseur d’au moins 40cm, en sachant qu’il se tasse avec le temps. Le paillage est assez épais quand plus aucun rayon de soleil ne touche le sol. Si vous n’en avez pas assez pour couvrir une année entière avec une telle épaisseur, privilégiez le paillage d’été, qui a l’énorme avantage de protéger le sol contre la sécheresse. Pensez lors des beaux jours ensoleillés du printemps à dépailler provisoirement votre sol pour le laisser se réchauffer aux rayons du soleil. Repaillez ensuite.
4-La suite :
Une fois le paillis en place, tout au long de l’année, glissez vos déchets verts, vos résidus de tonte, votre composte directement sous la couche de paille /foin. Si vous rajoutez du crottin de cheval, étalez-le pour ne pas trop le concentrer en un même point.
Pensez à faire une rotation annuelle des cultures dans le jardin et à vous méfier aux rangs de monoculture, propice à la propagation des maladies et parasites. Mélangez au contraire vos plants pour ne pas épuiser les ressources du sol.
5-Les compléments :
Il est important de prévoir un bon ombrage pour les cultures. En plantant des arbres fruitiers directement dans les buttes par exemple, ou avec des pergolas comme dans le sud, ou encore par l’association ternaire bien connue maïs/courge/petits légumes où les grands végétaux abritent les plus petits. Une mare viendra compléter à merveille cet écosystème !
6-Un peu de sagesse:
« Au plus on veut en faire et être interventionniste, plus on fait des bêtises car on perturbe la nature » nous dit Laurent Trouillet. « En fait les choses sont très simples. Observer avant d’agir : les plantes bio-indicatrices par exemple. Ne pas vouloir aller trop vite. Se positionner d’abord comme un allié de la nature et la laisser faire, lui donner ce qu’elle attend.»
Et bien sûr, toujours laisser une part pour la nature !
Samedi 23 Nov 2019: Atelier "Paillage et Bienfaits" par Laurent TROUILLET.
C’est lors d’une journée pluvieuse et venteuse que nous nous sommes retrouvés à 10 chez Chantal Granottier et Pascal au Pont Jacquet pour en apprendre plus sur le paillage grâce à Laurent Trouillet.
Chaleureusement accueillis par Chantal et Pascal autour de tisanes et gâteaux maison, la rencontre a débuté par un tour de table avec présentation de chacun, de son expérience et de ses attentes.
Chantal et Pascal nous parlent de leur terrain qu’ils ont depuis moins d’un mois et de leurs envies: un potager oublié à réveiller, une nouvelle parcelle à créer, des arbres fruitiers à planter, sur un terrain où des affleurements rocailleux percent ici et là. Certains d’entre nous cherchent ici des conseils sur les matériaux, l’enrichissement et l’entretien du paillage ou encore à compléter leurs connaissances.
Laurent Trouillet a alors fait la synthèse de nos demandes, développé le principe de paillage, de ses apports au jardin et des principes pour bien le réussir.
1-Rôle du paillage :
-créer ou maintenir de la vie au sol en créant un « mulch », c’est-à-dire un sol riche, accueillant et productif
-maintenir l’humidité et limiter l’arrosage
-attirer des animaux : vers de terre, insectes de tout type
-mettre en bonne condition un terrain jamais utilisé
Un paillage réussi sur plusieurs années donne une terre noire, souple, meuble, rendant le bêchage inutile.
2-Sur le terrain :
La première zone à travailler est une parcelle autrefois exploitée puis délaissée depuis près de 10 ans. On peut quand même la repérer : la végétation y est différente, typique d’un sol qui a déjà été travaillé. Ici, il s’agit surtout de réveiller ce sol et d’accroitre l’épaisseur en terre riche. Nous y mettrons une épaisse couche de feuilles d’environ 10 cm d’épaisseur : ce sera notre couche de « vert », c’est-à-dire de végétaux riches en azote. Puis nous les recouvrirons de foin séché sur 30 à 40cm d’épaisseur.
Sur le deuxième terrain, jamais travaillé, le sol est compact et sec, couvert d’herbe. Ici, il faut le nourrir en profondeur pour y amener la vie, l’ameublir, le développer. Nous y avons déposé une couche de feuilles (le « vert ») d’une quinzaine de centimètres, puis une couche de carton ondulé, et enfin 30 à 40 cm de foin séché.
3-Les matériaux utilisables :
Paille et foin sont de plus en plus difficiles à trouver. On peut les remplacer en utilisant tout autre type de matériaux végétaux: feuilles, herbes, broyats, plus faciles d’accès. Cependant, qu’elle que soit la solution choisie, il faudra tout de même recouvrir l’ensemble d’une couche de foin ou de paille, les seuls matériaux à pouvoir être directement exposés au soleil.
-les feuilles : elles sont idéales pour le paillage, avec un rapport azote/carbone de 70 pour 30%. Elles se décomposent vite, nourrissant rapidement le sol. En plus, les vers de terre en sont très friands !Un seul inconvénient : il en faut beaucoup !
-l’herbe : si c’est possible, pensez à produire vous-même des herbes pouvant jouer ce rôle en semant dès l’automne du trèfle, de la consoude ou de la bourrache par exemple.
-les broyats : deux possibilités :
-issu de vieilles branches mortes de l’année. C’est une méthode lente car la décomposition des branches est longue et elle est régulière. Ce broyat apporte du carbone mais pas d’azote. Il faut donc ajoutant du « vert » en complément régulièrement. Rajouter chaque année environ 3 cm de broyat pour compenser la dégradation annuelle.
-le BRF, riche lui en azote. Il a un effet dopant sur le sol, avec une production qui explose mais qui a une durée limitée : certaines plantes peuvent alors souffrir de « la fin d’azote » si le sol n’est pas enrichi régulièrement. Le BRF se dégrade en 18 mois environ.
-le carton, composé de fibres végétales, il maintient l’humidité et accélère la dégradation des végétaux.
Le paillage idéal doit avoir une épaisseur d’au moins 40cm, en sachant qu’il se tasse avec le temps. Le paillage est assez épais quand plus aucun rayon de soleil ne touche le sol. Si vous n’en avez pas assez pour couvrir une année entière avec une telle épaisseur, privilégiez le paillage d’été, qui a l’énorme avantage de protéger le sol contre la sécheresse. Pensez lors des beaux jours ensoleillés du printemps à dépailler provisoirement votre sol pour le laisser se réchauffer aux rayons du soleil. Repaillez ensuite.
4-La suite :
Une fois le paillis en place, tout au long de l’année, glissez vos déchets verts, vos résidus de tonte, votre composte directement sous la couche de paille /foin. Si vous rajoutez du crottin de cheval, étalez-le pour ne pas trop le concentrer en un même point.
Pensez à faire une rotation annuelle des cultures dans le jardin et à vous méfier aux rangs de monoculture, propice à la propagation des maladies et parasites. Mélangez au contraire vos plants pour ne pas épuiser les ressources du sol.
5-Les compléments :
Il est important de prévoir un bon ombrage pour les cultures. En plantant des arbres fruitiers directement dans les buttes par exemple, ou avec des pergolas comme dans le sud, ou encore par l’association ternaire bien connue maïs/courge/petits légumes où les grands végétaux abritent les plus petits. Une mare viendra compléter à merveille cet écosystème !
6-Un peu de sagesse:
« Au plus on veut en faire et être interventionniste, plus on fait des bêtises car on perturbe la nature » nous dit Laurent Trouillet. « En fait les choses sont très simples. Observer avant d’agir : les plantes bio-indicatrices par exemple. Ne pas vouloir aller trop vite. Se positionner d’abord comme un allié de la nature et la laisser faire, lui donner ce qu’elle attend.»
Et bien sûr, toujours laisser une part pour la nature !