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Conférences

La chasse 05/16  -  par JacquelineEtThierry

Vendredi 13 mai 2016 à Maclas  Le saumon d'Allier

La chasse

par Gilles CHAVAS

Technicien à la Fédération Départementale des chasseurs de la Loire

Votre QUIZZ

Vendredi 13 mai 2016, une trentaine de personnes ont participé à la causerie de Gilles CHAVAS, technicien à la Fédération Départementale des Chasseurs de la Loire.

Chasse et protection de la nature ne sont pas à priori des activités compatibles, pour Colibri il était cependant important de faire connaître l'organisation de la chasse, ce que Gilles CHAVAS a accepté de faire, en répondant en particulier aux nombreuses questions que les participants se posaient.

La chasse : activité réglementée

La chasse est une activité très réglementée par des textes nationaux, qui figurent dans le code de l'environnement, mais aussi par des arrêtés départementaux.

Au niveau local les chasseurs doivent adhérer à une société de chasse et ne peuvent chasser que sur un territoire défini. Ils doivent détenir un permis de chasser qui est délivré suite à une formation théorique et pratique. Ce permis est acquis pour la vie, mais doit être validé chaque année auprès de la Fédération des Chasseurs. Les chasseurs doivent également acheter chaque année une carte d'adhésion à une société de chasse.

Chaque commune a un territoire de chasse dans lequel est incluse une réserve de chasse, périmètre où l'on ne peut pas chasser.

Il existe aussi des A.C.C.A. (Associations Communales de Chasse Agréées) qui dépendent des préfectures, et doivent respecter un certain nombre de règles, en particulier mettre en réserve 10% du territoire concerné. Toutes les  A.C.C.A. ont la même réglementation et relèvent du droit public, alors que les chasses communales relèvent du droit privé et établissent leur propre règlement.

En pratique, les propriétaires louent leurs terrains à la société de chasse sur la base de baux qui peuvent être rémunérés, mais dans le Pilat les baux sont presque tous conclus à titre gratuit. Cette location n'est bien sûr pas obligatoire et les propriétaires peuvent retirer leurs terrains du territoire de chasse. Il leur revient alors de signaler cette zone d'interdiction de chasse.

La police de la chasse et de l'environnement est assurée par l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ancien gardes-chasse).

Les différents types de gibier et leurs habitats :

La Fédération des chasseurs se préoccupe des espèces mais aussi de leur habitat.

¡ Le petit gibier (perdrix, lièvre, lapin) : c'est le lièvre qui est l'espèce emblématique de ce type de gibier. Beaucoup d'attention est apportée à cette espèce. Un plan de gestion a été mis en place à l'échelle du département de la Loire. Il fait l'objet d'actualisations régulières. Chaque société de chasse dispose annuellement.de 20 bracelets pour les lièvres.

Sur le secteur du Pélussinois l'unité de gestion correspond aux 14 communes de l'ancien canton de Pélussin.

On trouve le lièvre dans tous les types d'habitats, mais ils préfèrent les milieux ouverts, cultivés et en particulier les zones céréalières qui constituent des lieux de refuge et de nourriture. Maclas-Bessey est un secteur favorable aux lièvres.

Le territoire d'un lièvre va de 10-20 ha jusqu'à 300ha.

Le lapin de garenne est de moins en moins présent. Il a été décimé par des maladies virales. C'est une espèce difficile à réintroduire. Une opération de réintroduction de 150 lapins est en cours dans le pays du Gier.

¡ Le grand gibier (cerfs, chevreuils, sangliers) :

- Le sanglier : c'est une espèce qui pose beaucoup de problèmes aux agriculteurs. Les sangliers font beaucoup de dégâts dans les champs de maïs car ils aiment beaucoup cette céréale, mais ils se nourrissent aussi de vers de terre, surtout au printemps, ce qui explique les dégâts dans les prairies naturelles. La nourriture des sangliers est, dans l'ordre de préférence, : les glands, les faines et les châtaignes.

La chasse aux sangliers est effectuée en battues, ce qui nécessite une bonne organisation collective pour assurer la sécurité.

Dans la Loire 3000 sangliers sont tués chaque année, alors que dans l'Ardèche 20 000 le sont.

La Fédération de chasse participe financièrement aux réparations des dégâts du gibier

- Le cerf :la Loire et le Rhône sont les seuls départements où le cerf n'est pas présent. Des projets de réintroduction n'ont pas abouti, en raison de l'opposition des agriculteurs et des forestiers.

De nombreuses questions ont été posées

  • sur la dangerosité de la chasse : 20 accidents mortels par an en France. Ce chiffre est en diminution de moitié depuis 10 ans, grâce à la formation des chasseurs à la sécurité, à la découverte de la chasse par les jeunes à partir de 15 ans, en accompagnant un chasseur. La Fédération organise également chaque année des « dimanche à la chasse » pour découvrir cette activité.
  • sur la chasse aux nuisibles ( le renard est le concurrent du chasseur, lequel était souvent un agriculteur pour qui aussi le renard est un nuisible)
  • sur les différents types de chasse (chasse à l'arc, chasse à courre,...)
  • sur la plantation de haies par les chasseurs (20 000 km de haies plantés chaque année) afin de redonner des habitats au gibier
  • sur l'influence des pesticides sur la reproduction de certaines espèces (un suivi a été fait sur l'influence néfaste des pesticides sur les œufs de perdrix, non fécondés ou non éclos).

Les participants ont apprécié ce moment d'échanges, Colibri remercie Gilles CHAVAS des nombreuses explications qu'il a apportées.

Jacqueline

Merci à Gilles de nous avoir fait partager sa passion pour la chasse pendant sa conférence qui a réuni chasseurs et amis de Colibri à la salle des fêtes de Maclas.

Dans son introduction, Gilles a d’abord précisé que les instances de la chasse se concentraient aujourd’hui prioritairement sur les habitats du gibier plutôt que sur gibier lui-même comme elles le faisaient auparavant. « Car on s’est aperçu qu’il était vain de réguler, préserver et accroître une espèce sans favoriser d’abord son habitat. »

C’est donc à ce niveau d’habitat que les chasseurs, les protecteurs de la nature et toutes les parties prenantes (agriculteurs, randonneurs,...) font bien partie d’une même chaîne pour agir à la source en préservant l’environnement à sa façon.

1305_1_pt.jpg

Pour finir, Gilles CHAVAS a incité tout le monde à visiter un jour la Réserve de Biterne près de la Maison des Etangs du Forez (sortie Feurs) pour aller y admirer la faune sauvage en toute liberté. Et nous avons noté la bonne adresse :

www.maisondesetangsduforez.com

Merci encore à toi, Gilles, qui a su nous captiver pendant 3 heures et même sans vidéo !

La prochaine fois, nous la passerons ensemble sur le terrain. Nous préparons déjà nos gilets jaune fluo.

Au delà des considérations techniques et organisationnelles sur les Sociétés de Chasse (réglementation privée) et ACCA (réglementation publique), Gilles a su nous présenter les différentes fonctions de ces organismes, leurs méthodes, et leurs résultats sur le terrain :

- formation des chasseurs et amélioration de la sécurité

- établissement de Plans de gestion

- entretien des habitats et plantage de 20 000km de haies

- relations avec les propriétaires et établissement de réserves

- comptage des populations et régulation des gibiers

- réparation financière des dégâts dus au gibier

-...

Nous avons particulièrement apprécié le dynamisme de notre assemblée à travers de nombreux témoignages vécus, des anecdotes parfois croustillantes, de nombreuses questions d’amoureux de la nature, à qui nos chasseurs ont apporté des réponses pleines de bon sens. Enfin nous avons ri à de nombreuses blagues dont celles, inénarrables, de notre facétieux président Jean-François. Et nous nous sommes promis, avant de nous quitter, d’organiser une partie de chasse mixte  « Société de chasse de Maclas – CPN Colibri » en constituant des binômes. (Projet à suivre)

 

Thierry

Vendredi 13 mai 2016 à Maclas  Le saumon d'Allier

La chasse

par Gilles CHAVAS

Technicien à la Fédération Départementale des chasseurs de la Loire

Votre QUIZZ

Vendredi 13 mai 2016, une trentaine de personnes ont participé à la causerie de Gilles CHAVAS, technicien à la Fédération Départementale des Chasseurs de la Loire.

Chasse et protection de la nature ne sont pas à priori des activités compatibles, pour Colibri il était cependant important de faire connaître l'organisation de la chasse, ce que Gilles CHAVAS a accepté de faire, en répondant en particulier aux nombreuses questions que les participants se posaient.

La chasse : activité réglementée

La chasse est une activité très réglementée par des textes nationaux, qui figurent dans le code de l'environnement, mais aussi par des arrêtés départementaux.

Au niveau local les chasseurs doivent adhérer à une société de chasse et ne peuvent chasser que sur un territoire défini. Ils doivent détenir un permis de chasser qui est délivré suite à une formation théorique et pratique. Ce permis est acquis pour la vie, mais doit être validé chaque année auprès de la Fédération des Chasseurs. Les chasseurs doivent également acheter chaque année une carte d'adhésion à une société de chasse.

Chaque commune a un territoire de chasse dans lequel est incluse une réserve de chasse, périmètre où l'on ne peut pas chasser.

Il existe aussi des A.C.C.A. (Associations Communales de Chasse Agréées) qui dépendent des préfectures, et doivent respecter un certain nombre de règles, en particulier mettre en réserve 10% du territoire concerné. Toutes les  A.C.C.A. ont la même réglementation et relèvent du droit public, alors que les chasses communales relèvent du droit privé et établissent leur propre règlement.

En pratique, les propriétaires louent leurs terrains à la société de chasse sur la base de baux qui peuvent être rémunérés, mais dans le Pilat les baux sont presque tous conclus à titre gratuit. Cette location n'est bien sûr pas obligatoire et les propriétaires peuvent retirer leurs terrains du territoire de chasse. Il leur revient alors de signaler cette zone d'interdiction de chasse.

La police de la chasse et de l'environnement est assurée par l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ancien gardes-chasse).

Les différents types de gibier et leurs habitats :

La Fédération des chasseurs se préoccupe des espèces mais aussi de leur habitat.

¡ Le petit gibier (perdrix, lièvre, lapin) : c'est le lièvre qui est l'espèce emblématique de ce type de gibier. Beaucoup d'attention est apportée à cette espèce. Un plan de gestion a été mis en place à l'échelle du département de la Loire. Il fait l'objet d'actualisations régulières. Chaque société de chasse dispose annuellement.de 20 bracelets pour les lièvres.

Sur le secteur du Pélussinois l'unité de gestion correspond aux 14 communes de l'ancien canton de Pélussin.

On trouve le lièvre dans tous les types d'habitats, mais ils préfèrent les milieux ouverts, cultivés et en particulier les zones céréalières qui constituent des lieux de refuge et de nourriture. Maclas-Bessey est un secteur favorable aux lièvres.

Le territoire d'un lièvre va de 10-20 ha jusqu'à 300ha.

Le lapin de garenne est de moins en moins présent. Il a été décimé par des maladies virales. C'est une espèce difficile à réintroduire. Une opération de réintroduction de 150 lapins est en cours dans le pays du Gier.

¡ Le grand gibier (cerfs, chevreuils, sangliers) :

- Le sanglier : c'est une espèce qui pose beaucoup de problèmes aux agriculteurs. Les sangliers font beaucoup de dégâts dans les champs de maïs car ils aiment beaucoup cette céréale, mais ils se nourrissent aussi de vers de terre, surtout au printemps, ce qui explique les dégâts dans les prairies naturelles. La nourriture des sangliers est, dans l'ordre de préférence, : les glands, les faines et les châtaignes.

La chasse aux sangliers est effectuée en battues, ce qui nécessite une bonne organisation collective pour assurer la sécurité.

Dans la Loire 3000 sangliers sont tués chaque année, alors que dans l'Ardèche 20 000 le sont.

La Fédération de chasse participe financièrement aux réparations des dégâts du gibier

- Le cerf :la Loire et le Rhône sont les seuls départements où le cerf n'est pas présent. Des projets de réintroduction n'ont pas abouti, en raison de l'opposition des agriculteurs et des forestiers.

De nombreuses questions ont été posées

  • sur la dangerosité de la chasse : 20 accidents mortels par an en France. Ce chiffre est en diminution de moitié depuis 10 ans, grâce à la formation des chasseurs à la sécurité, à la découverte de la chasse par les jeunes à partir de 15 ans, en accompagnant un chasseur. La Fédération organise également chaque année des « dimanche à la chasse » pour découvrir cette activité.
  • sur la chasse aux nuisibles ( le renard est le concurrent du chasseur, lequel était souvent un agriculteur pour qui aussi le renard est un nuisible)
  • sur les différents types de chasse (chasse à l'arc, chasse à courre,...)
  • sur la plantation de haies par les chasseurs (20 000 km de haies plantés chaque année) afin de redonner des habitats au gibier
  • sur l'influence des pesticides sur la reproduction de certaines espèces (un suivi a été fait sur l'influence néfaste des pesticides sur les œufs de perdrix, non fécondés ou non éclos).

Les participants ont apprécié ce moment d'échanges, Colibri remercie Gilles CHAVAS des nombreuses explications qu'il a apportées.

Jacqueline

Merci à Gilles de nous avoir fait partager sa passion pour la chasse pendant sa conférence qui a réuni chasseurs et amis de Colibri à la salle des fêtes de Maclas.

Dans son introduction, Gilles a d’abord précisé que les instances de la chasse se concentraient aujourd’hui prioritairement sur les habitats du gibier plutôt que sur gibier lui-même comme elles le faisaient auparavant. « Car on s’est aperçu qu’il était vain de réguler, préserver et accroître une espèce sans favoriser d’abord son habitat. »

C’est donc à ce niveau d’habitat que les chasseurs, les protecteurs de la nature et toutes les parties prenantes (agriculteurs, randonneurs,...) font bien partie d’une même chaîne pour agir à la source en préservant l’environnement à sa façon.

1305_1_pt.jpg

Pour finir, Gilles CHAVAS a incité tout le monde à visiter un jour la Réserve de Biterne près de la Maison des Etangs du Forez (sortie Feurs) pour aller y admirer la faune sauvage en toute liberté. Et nous avons noté la bonne adresse :

www.maisondesetangsduforez.com

Merci encore à toi, Gilles, qui a su nous captiver pendant 3 heures et même sans vidéo !

La prochaine fois, nous la passerons ensemble sur le terrain. Nous préparons déjà nos gilets jaune fluo.

Au delà des considérations techniques et organisationnelles sur les Sociétés de Chasse (réglementation privée) et ACCA (réglementation publique), Gilles a su nous présenter les différentes fonctions de ces organismes, leurs méthodes, et leurs résultats sur le terrain :

- formation des chasseurs et amélioration de la sécurité

- établissement de Plans de gestion

- entretien des habitats et plantage de 20 000km de haies

- relations avec les propriétaires et établissement de réserves

- comptage des populations et régulation des gibiers

- réparation financière des dégâts dus au gibier

-...

Nous avons particulièrement apprécié le dynamisme de notre assemblée à travers de nombreux témoignages vécus, des anecdotes parfois croustillantes, de nombreuses questions d’amoureux de la nature, à qui nos chasseurs ont apporté des réponses pleines de bon sens. Enfin nous avons ri à de nombreuses blagues dont celles, inénarrables, de notre facétieux président Jean-François. Et nous nous sommes promis, avant de nous quitter, d’organiser une partie de chasse mixte  « Société de chasse de Maclas – CPN Colibri » en constituant des binômes. (Projet à suivre)

 

Thierry

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Publié le 22/05/2016 ~ 15:13   Tous les billets   Haut